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L’alimentation du chien sportif

31 mars 2022

Adapter l’alimentation de votre athlète à 4 pattes est important pour optimiser ses performances, mais également pour limiter l’apparition de divers troubles liés à sa pratique sportive, tels que des troubles musculo-tendineux, articulaires ou encore liés au métabolisme.   

Pour évaluer les besoins nutritionnels d’un animal sportif, tant au niveau quantitatif que qualitatif, on tient compte de : 

  • Son gabarit : la formule utilisée pour connaitre ses besoins énergétiques comprend notamment son poids métabolique.  
  • Son métabolisme : chaque individu a un métabolisme qui lui est propre. Les chiens de traineau, plus particulièrement le Siberian Husky, ont un meilleur rendement métabolique (ils tirent un meilleur profit de l’énergie assimilée) et une isolation thermique plus performante (et donc une moindre dépense énergétique lié à la thermorégulation). 
  • Son activité : les filières énergétiques utilisées durant l’effort dépendent de la durée et de l’intensité de l’activité, il faut donc y penser lors de l’établissement de la ration.  
  • Son état de stress (physique et/ou psychologique) : l’activité physique à haute dose constitue un stress pour l’organisme, il est indispensable d’en prévenir les conséquences et cela se fait en grande partie via l’alimentation. Le stress psychologique, même s’il n’est pas toujours présent, est difficile à écarter à 100 %, notamment lors des compétitions (rassemblement, bruits, déplacement, changement d’habitudes, …). Ces facteurs modifient la quantité d’énergie nécessaire à l’organisme ainsi que ses besoins en minéraux, vitamines, acides gras, etc. 
  • Du milieu dans lequel il évolue : par exemple, des températures basses induisent une augmentation des besoins énergétiques.  

  

Adapter les quantités 

Les modifications quantitatives sont toujours difficiles à déterminer chez le chien de sport. L’objectif est de maintenir son poids de forme, en le pesant et en relevant sa note d’état corporel chaque semaine, et en adaptant ainsi les quantités distribuées.  Une heure de travail équivaut environ à une augmentation de 10 % des besoins énergétiques de base. Il faut donc prendre en compte le temps et l’intensité de travail effectué quotidiennement. Ces données peuvent évoluer. En période de compétition par exemple, les besoins peuvent être augmentés. L’on veillera également aux conditions climatiques. Pour exemple, chez le chien de traineau, une journée de course de type Iditarod (200 km parcourus par une température de -35°C) nécessite un apport énergétique de 11 000 kcal, soit environ 10 fois les besoins d’entretien du chien ! 

 

Veiller à la qualité 

Il est indispensable de privilégier une source énergétique facilement digérée et métabolisée, afin d’avoir la meilleure valorisation possible de la ration. Il convient dès lors de proposer des aliments concentrés et hyperdigestibles, permettant de garantir une utilisation rapide et facile de l’énergie par les cellules musculaires, de minimiser le volume ingéré et la quantité de déchets produits, et de réduire le risque de modification de transit et de consistance des matières fécales.  

Il est important de se souvenir que les lipides représentent la source énergétique principale des chiens de sport. Les proportions entre protéines, matières grasses, glucides, etc. sont notamment conditionnées par l’activité sportive : les chiens d’endurance ont des besoins en matières grasses plus importants que les sprinteurs. 

 

Lutter contre le stress 

L’activité sportive de haut niveau et la compétition engendrent indéniablement un stress, à la fois physique et psychologique plus ou moins intense. Le transport, l’environnement psychologique, les éventuels spectateurs, les températures, le bruit, … ainsi que l’activité physique à haute dose sont autant de facteurs qui participent à l’augmentation de la production d’“espèces réactives de l’oxygène” dans l’organisme. Il faut donc être particulièrement vigilant à lutter contre la mise en place du stress oxydant lors de l’établissement de la ration, en y incluant diverses sources de vitamines C et E, ou encore de superoxyde dismutase, un puissant anti-oxydant. 

  

Prévenir la déshydratation 

Même si cela semble évident, il faut garder à l’esprit que la déshydratation est l’une des préoccupations majeures dans la pratique sportive. Celle-ci modifie notamment l’équilibre ionique (qu’il convient de rétablir en veillant aux apports en sodium, potassium, magnésium, …) et la balance acidobasique, déjà mise à mal par une possible acidification liée aux voies métaboliques utilisées (qui dépendent du type de pratique sportive).  

 

Répondre à l’effort fourni 

Adapter les apports énergétiques à l’évolution de l’entrainement est fondamental pour optimiser les performances. Il convient donc de prévoir en amont le calendrier alimentaire du chien de sport, en prenant en compte les périodes de repos, d’entraînement, de course (compétition) et enfin de désentrainement (retour progressif à l’aliment d’entretien).   

 

Aider à la récupération et limiter le risque d’apparition de maladies 

Certains acides aminés ont des effets intéressants sur les capacités d’adaptation et de récupération de l’organisme, c’est notamment le cas de la L-carnitine. Les probiotiques permettent d’améliorer la santé digestive ainsi que la digestibilité de la ration, ce qui conduit à une meilleure assimilation des nutriments. Enfin, la pratique sportive est toujours traumatisante pour les articulations et les structures adjacentes, il convient donc de prévenir les lésions, notamment en ajoutant dans la ration de la chondroïtine sulfate ou encore des glycosaminoglycanes, ainsi que des acides gras essentiels (oméga 3) qui contribuent à protéger le cartilage et à lutter contre l’inflammation.  

 

 

Sources : 

Guide pratique du chien de sport et d’utilité : l’indispensable pour les propriétaires de chiens de sport ! Cet ouvrage, rédigé notamment par Dominique Grandjean, passe en revue les éléments primordiaux à une bonne préparation du chien sportif, tant au niveau de l’alimentation, de l’entrainement et du comportement, que de la prévention de diverses maladies potentiellement induites par l’effort.  

Nutrition of Working Dogs: Feeding for Optimal Performance and Health : cet article paru dans la revue vétérinaire “Veterinary Clinics of North America : Small Animal Practice” donne un aperçu des principaux aspects de l’alimentation des chiens de travail.  

 Nutrition for working and service dogs : cet article, paru dans le même journal que l’article précédent, aborde la physiologie nutritionnelle de base et les adaptations chez le chien sportif. 

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